Bien sûr, depuis 2008, l’OTAN joue un jeu dangereux avec plusieurs pays de l’ex-URSS (Ukraine, Géorgie), leur laissant envisager une adhésion.
Pourtant les promesses qui ont été formulées au moment de l’unification de l’Allemagne excluaient la possibilité de toute extension de l’alliance vers l’Est. L’URSS disparaissant en 1991, l’idée de l’élargissement de l’OTAN fut évoquée en Occident dès 1993 et s’est concrétisée en 1997 (Pologne, Hongrie, République Tchèque – extension négociée avec l’accord de Moscou ; sept autres pays dont les pays baltes rejoignent l’alliance en 2004). Aujourd’hui, l’OTAN compte 14 pays de plus qu’à la fin de la guerre froide et considère, décision officielle à l’appui, depuis 2008, que sa porte est ouverte à la Géorgie et à l’Ukraine. L’élargissement et la coopération économique de l’Union européenne avec ses voisins proches se sont retrouvés étrangement couplés avec l’extension de l’influence militaire transatlantique. Cette extension n’a pas apporté la paix promise. Les frontières des pays en Europe continuent à être redessinées, de gré ou de force, et plusieurs conflits non résolus couvent sur le continent.
C’est donc irresponsable de la part de l’OTAN que d’avoir laissé envisager cette possibilité à ces pays, froissant au passage les susceptibilités russes, qui considéraient avec légitimité que les gesticulations et danses du ventre de l’OTAN étaient une violation des accords de 1991.
Mais notons que les derniers événements renforcent considérablement la popularité de l’OTAN en Europe centrale et orientale, où elle apparaît aujourd’hui aux yeux des populations et des dirigeants de ces pays comme une forme d’assurance vie. Même la Suède et la Finlande parlent aujourd’hui de rejoindre formellement l’alliance atlantique ! Et Sergueï Lavrov, Ministre russe des affaires étrangères leur répond que cela aura des conséquences militaires ! Beau résultat à mettre encore au crédit de Poutine !
Enfin, notons que jeudi 24 février au soir dans son allocution faisant suite au déclenchement de la guerre, Joe Biden a clairement exclu toute intervention de l’OTAN dans la situation actuelle, ce qui démontre, espérons-le une conscience des conséquences d’une telle intervention que n’aurait peut-être pas eue Donald Trump.
Certes l’OTAN a été pendant toute la guerre froide un outil de l’impérialisme américain. Certes la disparition de l’URSS aurait pu justifier sa disparition et son remplacement par une force de paix intégrée et acceptée par l’ensemble des nations sur le modèle de ce que les deux blocs avaient esquissé à la fin des années 70 à Helsinki, ou en donnant les clés de la sécurité du monde aux forces de maintien de la paix de l’ONU, ce que les USA se sont toujours gardés de faire !