Première question : où en est-on de la situation militaire sur le terrain ?

Les forces militaires russes enserrent, à l’heure où nous écrivons ces lignes les deux principales villes du pays, Kiev et Kharkov, qu’elles soumettent à des bombardements de moins en moins ciblés. Le stationnement d’une soixantaine de kilomètres de véhicules militaires, autour de Kiev empêche toute fluidité sur les routes et bloque la population dans la capitale, alors que les vivres et les médicaments viennent à manquer après une semaine de conflit. L’artillerie russe fait usage de bombes au phosphore contre des installations militaires ukrainiennes autour de Kiev et d’armes thermobariques pour accélérer leur progression dans le Sud à partir de la Crimée. Six mini-fronts sont en fait déployés. Au nord en direction de Kiev, au Nord Est toujours en direction de Kiev, au Nord Est en direction de Kharkov, au Sud-Ouest en direction d’Odessa, au Sud Est en direction de Marioupol (aux dernières nouvelles, les villes de Kherson et de Marioupol semblaient en passe de tomber aux mains des troupes russes), et dans une moindre mesure à l’Est depuis le Donbass. Ce dernier fait démontre la caducité de l’argument du Kremlin qui assure que son opération vise avant tout à protéger les populations civiles de Donetsk et de Lugansk. C’est précisément ici qu’elle concentre le moins son effort de guerre !

Au septième jour de son offensive, l’armée russe a un contrôle total des airs après la destruction de plus de 70 bases militaires aériennes ukrainiennes dès le premier jour du conflit et sa prise de contrôle de plusieurs aéroports stratégiques dans la foulée, l’aéroport militaire de Gostomel à 20 km de Kiev a résisté plusieurs jours, malgré le parachutage de 200 militaires russes. Elle a aussi un contrôle quasi total sur mer avec sa flotte stationnée en mer Noire et en mer d’Azov et la pression d’artillerie qu’elle met sur les ports d’Odessa et de Marioupol.

Mais l’armée russe progresse difficilement sur terre et se trouve confrontée à une résistance qu’elle n’attendait pas. À Kharkov notamment, ville la plus russophone et russophile d’Ukraine, la résistance est farouche et la population n’accueille absolument pas les russes en libérateurs.

Rappelons que Poutine, avait déclaré en 2014 que s’il le voulait, il prendrait Kiev en deux jours. Il est donc déjà battu sur ce plan.

Tout laisse à penser que la guerre est déjà beaucoup plus longue que ne le pensait l’état-major russe et qu’elle est appelée à durer encore. Or, chaque jour qui passe devient problématique pour Poutine sur un plan financier et logistique mais aussi sur un plan politique, confronté à une opinion publique peu convaincue par sa logique de guerre et ses arguments pseudo humanitaires. Chaque jour qui passe conduit à une intensification de l’usage de la force militaire, impliquant toujours plus de victimes civiles ukrainiennes !

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