Les fermetures des services publics implantés dans les territoires se multiplient, tandis que la crise sanitaire a rappelé le rôle irremplaçable des services publics et de leurs agents.
C’est dans ce contexte que la fédération de la santé et de l’action sociale CGT, la fédération des services publics CGT et l’union fédérale des syndicats de l’Etat CGT ont décidé conjointement d’engager « une campagne des 10 % » : soit 10 % d’effectifs en plus dans la fonction publique.
Notre organisation estime que 500 000 emplois supplémentaires sont nécessaires dans les 3 versants de la Fonction publique (État, territoriale et hospitalière). Hors militaires, cela correspond à une augmentation globale d’environ 10 %.
Ce nombre doit toutefois être affiné secteur par secteur, établissement par établissement. Certains services auront besoin de davantage que 10 % alors qu’une aune inférieure pourra s’avérer suffisante dans d’autres.
La pandémie a mis en lumière les sous-effectifs des établissements de santé, mis à l’os par des années de politique austéritaire. Mais on peut aussi rappeler les scandales alimentaires à répétition qui, là également, mettent en danger la santé des citoyens tandis que les administrations de contrôle ont été réduites à peau de chagrin ; les dizaines de milliards d’euros annuels que représentent la fraude fiscale alors que les personnels des finances font face, budget après budget, à des suppressions massives d’emploi ; le manque d’effectif dans les services départementaux d’incendie et de secours, pourtant confronté à la multiplication des désastres dus à la crise climatique…
Des pans entiers de la Fonction publique sont confrontés à des pénuries d’emplois et donc à la difficulté de mener à bien leurs missions de service public. L’augmentation de 10 % d’effectifs, a minima, permettrait de réduire de 10 % le temps de travail, une revendication cohérente avec la campagne confédérale pour les 32 heures.
Cette revendication s’articule avec celle de la revalorisation salariale
L’austérité salariale, conséquence du gel du point d’indice en 2010, a conduit à la paupérisation d’une grande partie des agents publics et des futurs retraités et pensionnés.
En effet, plus de 1,2 million d’agents sont actuellement payés entre le Smic et le Smic + 10 %. Une revalorisation de 10 % de la valeur du point d’indice représente un budget annuel d’environ 18 milliards d’euros, mais génèrerait dans le même temps des recettes fiscales, les fonctionnaires s’acquittant de cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu.
Dès lors, la dépense nette se situe autour des 12 milliards d’euros, qu’il faut rapporter au CICE de 50 milliards, à la suppression de l’ISF de 3 milliards pour environ 150 000 personnes ou aux 100 milliards d’aides directes versées aux entreprises, sans contrepartie, lors de cette crise sanitaire.
Par ailleurs, pour parer toute perte de pouvoir d’achat, notre organisation revendique l’indexation de la valeur du point sur l’indice des prix à la consommation.