La fonction publique, avec tout notre modèle social, se trouve engagée, par le gouvernement et les intérêts qui l’ont porté au pouvoir, dans un processus de profond bouleversement à visée régressive, tant pour les usagers que pour les agents.
Dans ce contexte, les élections professionnelles du 6 décembre constituent une échéance d’une importance sans doute inédite.
Ce scrutin sera décisif pour l’existence même des outils démocratiques dans la fonction publique. Alors que le gouvernement veut affaiblir durablement les organismes et les droits d’intervention des personnels, une participation massive aux élections serait une donnée incontournable pour les pourfendeurs de nos conquêtes démocratiques.
Ces élections seront également déterminantes par ce qu’elles vont permettre de porter au plan revendicatif.
Pour les catégories ingénieurs, cadres, techniciens et agents de maîtrise, le 6 décembre sera l’occasion d’affirmer l’exigence d’une pleine reconnaissance des qualifications, nécessitant un cadre collectif assis sur la fonction publique de carrière, contre la dangereuse illusion d’une reconnaissance facilitée par une gestion individualisée. Ces élections seront aussi un moment important pour combattre les tentatives de retour à des formes de sujétion vis-à-vis des employeurs, qui ont heureusement pu être dépassées par les conquêtes statutaires. Même si elle est actuellement embourbée, la récente tentative gouvernementale de généraliser la possibilité de contractualiser les postes de direction démontre la réalité du risque d’un affaiblissement des protections statutaires face aux intérêts particuliers et pressions partisanes.
Une participation massive serait un premier signal fort envoyé au gouvernement sur l’attachement des personnels à leurs pouvoirs d’intervention. Un vote Cgt puissant serait un second message déterminant pour la portée politique du résultat du 6 décembre et l’avenir de la fonction publique.
Baptiste Talbot,
Secrétaire général de la fédération Cgt
des Services publics